Devenir ingénieur grâce à l’apprentissage
Si cette voie n’est pas la plus connue, l’apprentissage pour accéder au diplôme d’ingénieur n’en est pas moins apprécié des élèves. Combinant théorie et pratique, l’alternance séduit les jeunes qui peuvent ainsi mettre rapidement un pied dans la vie active.
Chaque année, les écoles d’ingénieurs de l’enseignement public agricole réservent des places pour la formation par apprentissage. Ce nombre reste quasi stable d’une année à l’autre, avec en 2021 : six places en horticulture pour Agrocampus Ouest, dix en paysage, et vingt en agroalimentaire ; 32 places pour AgroParisTech ; 22 pour AgroSup Dijon ; 30 chez Bordeaux Sciences Agro ; 18 à l’Ensaia de Nancy ; 28 pour Toulouse Inp Ensat ; 19 pour Montpellier SupAgro ; 18 pour Oniris (Nantes) ; et enfin 23 pour VetAgro Sup (Clermont-Ferrand). Les phases d’inscriptions débutent mi-décembre jusqu’à mi-janvier, sur le site https://concours.scav.educagri.fr. « Pour Agrocampus Ouest en horticulture, nous avons deux voies d’entrée : six places sont ouvertes sur concours, aux Bac + 2, aux BTS, aux DUT et aux BUT à venir (bachelor universitaire de technologie), aux licences pro ; et d’autres le sont aux étudiants de deuxième année qui ont intégré l’école après leur Bac, et qui souhaitent réaliser leurs trois années restantes de leur cursus. En 2020-2021, ils étaient deux dans ce cas », précise Annie Salat, responsable pédagogique de la formation par apprentissage en horticulture à Agrocampus Ouest (situé à Angers).
600 candidats
L’épreuve d’admissibilité intègre une sélection sur dossier, une épreuve écrite d’anglais (d’une durée d’1 h 30) et une épreuve écrite d’analyse et de synthèse de documents techniques et scientifiques (d’une durée de 2 h 30). Sur environ 600 candidats qui postulent chaque année au concours apprentissage, environ quarante demandent la section paysage et une trentaine la section horticulture d’Agrocampus Ouest. Les oraux (20 minutes environ) correspondent à des échanges avec un jury pour évoquer les motivations et les projets du jeune. Une fois les candidats sélectionnés, l’école les accompagne dans leur recherche d’entreprise. Parfois, l’apprenti a déjà trouvé son futur employeur. Le contrat d’apprentissage est alors signé pour trois ans. « Durant leur cycle à Angers, les apprentis passent 40 % de leur temps en école et 60 % en entreprise, rémunérés, et bénéficient de cinq semaines de congés payés comme l’exige leur statut de salarié. Nos apprentis doivent aussi réaliser 12 semaines de mission à l’étranger, via une bourse Erasmus quand la mobilité est en Europe », explique la responsable de formation. En fin de cursus, le diplôme d’ingénieur délivré est identique à celui des élèves en formation initiale scolaire. Pour Annie Salat, les avantages de l’apprentissage pour le diplôme d’ingénieur sont multiples : être confronté au monde de l’entreprise rapidement, bénéficier des avantages salariaux (rémunération), et avoir l’opportunité d’être embauché par son entreprise d’accueil une fois son diplôme en poche. « Cependant, je le rappelle toujours aux employeurs : les jeunes ingénieurs diplômés, même passés par l’apprentissage, ont le goût d’aller découvrir de nouvelles choses ! Il n’est donc pas automatique de les garder après leur apprentissage », termine la responsable pédagogique.
—— Olivier LÉVÊQUE (Tribune Verte 2966)
Antonin Vivenzio, Agrocampus Ouest : APPRENTI INGÉNIEUR EN HORTICULTURE
Après un Bac S, Antonin Vivenzio a choisi un BTS en productions horticoles où il a travaillé sur la culture de plantes en pots. « J’avais besoin de concret », se souvient-il. Afin d’approfondir les aspects scientifiques, il poursuit ses études avec une licence professionnelle d’expérimentation végétale, à Montpellier, avec sept mois de cours et cinq mois de stage. « Ensuite, j’avais envie de prendre de la hauteur, en augmentant mes capacités d’apprentissage et d’adaptation tout en gardant un pied dans l’entreprise, C’est pour cela que j’ai choisi d’intégrer l’école d’ingénieurs Agrocampus-Ouest par apprentissage, en spécialité horticulture », explique celui qui est désormais en dernière année du cursus (M2), au sein de l’entreprise l’Etang neuf (Maine-et-Loire), spécialisée dans la production de plants potagers, aromatiques et de plantes d’ornement en pots. Après son apprentissage, il projette d’aller à l’étranger, bien que son entreprise lui ait proposé un CDI. « J’ai envie de découvrir de nouveaux horizons », termine-t-il.