École nationale vétérinaire d’Alfort : l'ENVA déploie des sentinelles étudiantes en soutien psychologique

École nationale vétérinaire d’Alfort : l'ENVA déploie des sentinelles étudiantes en soutien psychologique

Depuis le mois de mai, l’école nationale vétérinaire d’Alfort, en partenariat avec l’association Nightline, forme des étudiants bénévoles à l’écoute de leurs camarades dans le mal-être. Ce dispositif complète le soutien d’un médecin et d’un psychologue déjà proposé par l’établissement. De cette manière, l’école vétérinaire souhaite offrir une écoute de pairs à pairs.

«On s’est rendu compte que les rendez -vous avec le psychologue et le médecin de l’école étaient très vite saturés », explique Agnès d’Oria, directrice adjointe des études et de la vie étudiante à l’école nationale vétérinaire d’Alfort (EnvA). Certains étudiants ressentent un état de stress lié à l’après crise sanitaire, aux études supérieures et à une inquiétude concernant l’avenir.

Des étudiants volontaires en soutien

Pour répondre à cette demande croissante, l’EnvA met en place un dispositif complémentaire au soutien déjà proposé dans l’établissement : les sentinelles étudiantes. En partenariat avec l’association Nightline, l’école souhaite ainsi proposer un appui différent « pour les étudiants par les étudiants ». Ce dispositif repose sur l’aide d’élèves volontaires, formés par l’association Nightline. Les étudiants apprennent à maîtriser une écoute active de leurs camarades en mal-être. Agnès d’Oria précise que l’objectif du projet est « d’assurer une parole plus libérée, de faciliter les échanges et donc d’être en mesure d’agir plus tôt sur les cas qui le nécessitent ».

Une fois le projet présenté à la communauté étudiante, les retours ont été « immédiats et très positifs », décrit la directrice des études. En effet, une quarantaine d’élèves se sont portés candidats et treize volontaires, issus de toutes les promotions, ont été sélectionnés. Ils ont été formés début mai par un psychologue et un étudiant bénévole de l’association Nightline. En plus de l’écoute active, les futures sentinelles ont appris à comprendre leurs propres fragilités, à utiliser des outils de diagnostics et à détecter les signes de pensées suicidaires chez leurs camarades. Si besoin, ils orientent les étudiants en difficulté vers les médecins de l’école ou vers des professionnels extérieurs, dont certains sélectionnés par l’association.

« Développer un climat d’écoute »

« Beaucoup d’étudiants font face à un mal-être ponctuel, ajoute Agnès d’Oria, il suffit souvent d’en parler entre camarades qui se comprennent et vivent la même chose pour trouver des solutions. » L’EnvA espère « développer un climat d’écoute et de soutien interétudiants » sur le long terme. Ainsi, après cette première vague de sentinelles, l’école, qui accueille 900 étudiants, souhaite réaliser d’autres campagnes. Dès la rentrée prochaine, l’EnvA présentera le dispositif aux nouvelles promotions avec pour objectif de former deux à trois équipes complémentaires par an.

En plus des sentinelles, Nightline propose une ligne d’écoute nocturne. L’EnvA envisage de permettre à ses étudiants de profiter de ce service. « Peu d’associations ont une ligne d’appel la nuit », souligne Agnès d’Oria, qui explique qu’il s’agit d’un complément à l’écoute en journée. « La nuit peut être le moment où on se retrouve seul avec ses angoisses et son mal-être », précise la directrice des études.

— Amélie DI BELLA (Tribune Verte 3017)