Erasmus+ : Soutenir la mobilité des apprenants
Si les semestres Erasmus sont plébiscités par de nombreux étudiants d’universités ou d’école supérieures, la mobilité est aussi accessible aux jeunes en formation professionnelle. L’occasion de découvrir de nouveaux savoirs, d’améliorer sa pratique de langues étrangères, ou de gagner en autonomie. Les retours sont très largement positifs.
En 2014, Erasmus+ a regroupé différents programmes européens de mobilité, dont Erasmus destiné aux étudiants, Comenius pour l’enseignement scolaire ou encore Léonardo, créé en 1995 pour les apprentis et apprenants de la formation professionnelle. « Depuis 25 ans, plus de 200 000 lycéens professionnels, apprentis, stagiaires et formateurs de la formation professionnelle ont bénéficié d’une mobilité européenne depuis la France, chiffre Anne-Sophie Brieux, responsable opinion pour l’Agence Erasmus+ France/Éducation Formation. Entre 2014 et 2018, 417 établissements français d’enseignement agricole ont participé au programme Erasmus +, avec plus de 20 000 apprenants partis en mobilité. » Sur les dernières années, l’accès à ces opportunités s’est accéléré avec aujourd’hui 25 000 départs financés par an. « Les montants des bourses sont incitatifs. Si les étudiants en mobilité perçoivent entre 200 et 500 euros de bourse Erasmus+ par mois, les apprentis perçoivent entre 750 et 1 000 euros/mois, selon la destination et la durée. »
De deux semaines à un an
D’une durée de deux semaines à un an en formation professionnelle, la mobilité Erasmus+ est proposée par certains lycées professionnels, CFA, Eplefpa, maisons familiales et rurales, missions locales ou encore antennes de Pôle emploi à travers la France. Ces organismes déposent leurs candidatures lors des appels à projets Erasmus+ afin de bénéficier de ces budgets européens pour la formation et de proposer ces opportunités internationales à leurs élèves. Bien que la loi d’avenir professionnel de septembre 2018 ait rendu obligatoire la mission de « référent mobilité » dans tout nouveau CFA, la mobilité des apprentis se heurte encore à des freins, notamment financiers et structurels, et la majorité des stages ne dépasse pas deux mois. « Laisser partir un apprenti pendant plusieurs mois n’est pas simple pour un employeur. Mais le bénéfice d’un stage à l’étranger en vaut la peine, tant pour savoir-faire acquis à l’étranger avec des techniques souvent différentes, que pour l’autonomie, la confiance en soi, etc. »
En Europe et au-delà
Découverte de l’élevage de moutons en Irlande, de l’agroécologie en Italie, de la filière écoconstruction en Estonie… Les expériences de stages Erasmus+ sont variées et enrichissantes. « À partir de 2021, les établissements pourront organiser des mobilités au-delà des frontières de l’Europe, avec des partenaires partout dans le monde. »
Le Royaume-Uni, première destination Erasmus+ jusqu’en 2018, ne pourra participer à de nouveaux projets Erasmus+, mais reste accessible aux mobilités financées avant 2021 pour des périodes effectives à l’étranger jusqu’en 2023. L’Espagne est passée en tête des pays d’accueil des jeunes français, suivie de l’Irlande.
Et demain ? « Avec un budget augmenté de 80 % sur la période 2021-2027, Erasmus+ se fixe l’ambition d’atteindre 10 millions de jeunes en mobilité sur la période à l’échelle de l’Europe, soit l’équivalent de la période 1987-2017 ! », termine Anne-Sophie Brieux.
—— Olivier LÉVÊQUE (Tribune Verte 2958)
Paul, MFR de Peronnas : « Vivre une expérience à l’étranger, c’est super quand on est jeune ! Je me suis prouvé que je peux être autonome dans un pays où je ne parle pas la langue, j’ai rencontré des gens ! Et j’ai pu me débrouiller et m’adapter en stage. Il faut le faire ! »