Etape 1 pour la création d'entreprise : définir et évaluer son idée

Etape 1 pour la création d'entreprise : définir et évaluer son idée

BGE se définit comme le premier réseau d’accompagnement et d’aide à la création et à la reprise d’entreprise. Présent dans les treize régions françaises, il offre la possibilité aux futurs patrons de bien déterminer et d’évaluer leur idée, y compris dans le secteur agricole. Une étape décisive qui passe parfois par la formation

En 2020, BGE indiquait avoir accompagné et formé 51 195 porteurs de projet, 14 700 d’entre eux ayant immatriculé leur entreprise. Pourtant, selon Marie Bonnetblanc, directrice de BGE Limousin, « seuls 30 % des chefs d’entreprise sont accompagnés en France ». Une statistique qu’elle expliquerait « par la méconnaissance des structures d’accompagnement et par la sensation que la personne va y arriver toute seule et plus vite ». Voilà pourquoi BGE, qui se considère comme un booster et un garant de l’entrepreneuriat, met en place des outils appropriés au sein de ses antennes. Il faut d’abord respecter les sept étapes du processus de création d’entreprise : l’idée, la définition du projet et la structuration par une étude de marché, l’élaboration d’un business plan, le financement, le choix d’un statut juridique, l’immatriculation, et le lancement.

Structurer son idée

Pour Marie Bonnetblanc, le premier volet reste primordial. Elle souligne même que le coeur de métier de BGE « est d’aider à la structuration de l’idée ». En fonction, bien évidemment, des profils concernés. Dans son esprit, deux en particulier reviennent le plus souvent : les personnes qui arrivent avec des idées « foisonnantes et difficiles à commercialiser parce que peu claires et trop fournies », et celles « qui ont besoin d’élargir l’offre de services ». Par exemple, s’il s’agit d’un apiculteur, les bonnes questions à se poser seront : « Est-ce intéressant de vendre de la propolis ou de collaborer à une savonnière pour proposer des produits au miel ? » Si c’est le maraîchage qui est concerné, BGE Limousin « va vérifier cette adéquation, soit avec des phases d’immersion, soit par l’orientation vers une formation (type BPREA), pour réorienter ce type de profils vers une confrontation à la réalité ». L’organisme, qui possède une couveuse maraîchère, rappelle d’ailleurs qu’avant l’immatriculation, une phase de test d’activité est prévue avec le réseau Reneta. Avant toute décision, il faut surtout s’assurer de la bonne direction du projet. Créer une structure, c’est penser tout de A à Z, alors que reprendre une activité peut inclure une base sur laquelle s’appuyer, comme un réseau de partenaires actifs, notamment dans l’agriculture. Marie Bonnetblanc insiste d’ailleurs sur l’atout immense que représente « l’avènement des circuits courts, du consommer local, bio, avec les conversions de parcelles en cours ». La directrice de BGE Limousin le sait bien, l’objectif de la structure reste de « faire faire le futur chef d’entreprise, pas de se mettre à sa place ». L’autre but, bien avoué, est de ne pas « créer des chefs d’entreprise pauvres ». Pour éviter de tomber dans cette spirale négative, rien ne vaut un accompagnement.

—— Pierre MOYON (Tribune Verte 2965)

Témoignage

GAÏAGO : un sol fertile en idées

C’est en septembre 2014 que Francis Bucaille et Samuel Marquet créent l’entreprise basée à Saint-Malo, aujourd’hui leader de la revitalisation des sols et des agrosystèmes. Le concept germe dans leur esprit deux ans auparavant « avec l’envie d’entreprendre », dixit Samuel Marquet, mais aussi « pour se réintéresser aux sols et pour proposer ces solutions aux distributeurs et aux agriculteurs ». Leur volonté : « Obtenir un retour sur investissement rapide pour l’agriculteur, point essentiel pour le développement de Gaïago. » Pour leur étude de marché, ils se tournent donc naturellement vers les membres de la profession qu’ils côtoient, afin de savoir s’ils « perçoivent la vision holistique »  proposée par le duo. En dehors de leurs fonds propres, ils recueillent 300 000 € sous forme de prêts de Bpifrance et du réseau Entreprendre, dont ils deviennent lauréats. Deux ans après les débuts, l’appui de business angels leur permet d’engranger 500 000 € de plus.