« Faire appel à l’APECITA m’a été très bénéfique »
Depuis juin 2018, Élodie Pipon est en charge d’inventorier les solutions alternatives aux phytosanitaires en protection des végétaux. Après plusieurs postes dans des domaines très variés et en recherche d’emploi depuis mars dernier, elle a bénéficié des services de l’APECITA pour trouver cette mission.
Élodie Pipon s’est toujours intéressée à de nombreuses disciplines du monde des vivants en général. Aussi, en 2007, le bac en poche, elle entre en classe préparatoire BCPST (biologie, chimie, physique et sciences de la Terre). Trois ans plus tard, elle entre à Agrocampus Ouest Rennes. « À l’époque, se rappelle-t-elle, je n’avais pas une idée très précise du métier que je voulais faire. Je savais seulement que l’agronomie, la biologie végétale et le rapport à l’environnement me passionnaient. C’est la raison pour laquelle je voulais intégrer une structure qui me donne la capacité d’accéder à des postes très variés. » L’école lui donne entièrement satisfaction sur ce point. La première année, elle acquiert des connaissances pluridisciplinaires. En deuxième année, elle hésite entre la protection des plantes et les sciences et les productions végétales, pour finalement choisir cette dernière spécialisation en troisième année. En privilégiant l’option ingénierie des agrosystèmes, cela lui laisse encore une large palette de métiers possibles.
Diplômée en 2013, Élodie Pipon vient de terminer son stage de fin d’année à Rennes au sein de la chaire AEI (Agriculture écologiquement intensive), ce concept formalisé par le chercheur Michel Griffon qui veut que l’on produise mieux avec moins d’intrants chimiques en utilisant de façon intensive les capacités de l’environnement. Elle a travaillé sur les méthodes alternatives au désherbage chimique des cultures. À ce moment-là, elle ne le sait pas encore, mais en juin 2018, elle retrouvera ce thème de travail au sein d’un pôle de compétitivité.
De responsable de développement à conseillère
En attendant, les premières démarches de recherche d’emploi commencent avec de multiples possibilités. « Je souhaitais à la fois valoriser ce que j’avais appris, affirme-t-elle, et découvrir le monde de l’entreprise que je ne connaissais pas encore. » C’est ainsi qu’elle intègre SumiAgro France, une entreprise d’origine japonaise spécialisée dans le biocontrôle et les biostimulants. Responsable promotion et développement client, elle est en charge de promouvoir la gamme de produits auprès des distributeurs et des prescripteurs. Bien qu’elle ne soit pas issue du monde agricole, le contact avec les producteurs lui manque. « Je quitte cette entreprise après un an et demi et je rejoins les conseillers de la chambre d’agriculture du Nord-Pas-de-Calais », précise-t-elle. Après s’être immergée dans le monde des cultures spécialisées, Élodie Pipon va approfondir le domaine des grandes cultures et découvrir les métiers de l’animation. Pour moitié de son temps, elle conseille les céréaliers et les polyculteurs-éleveurs et pour l’autre moitié, elle participe à l’animation d’un réseau de ferme Dephy Ecophyto, dispositif mis en place par les pouvoirs publics pour diminuer les produits chimiques au sein des exploitations. C’est un CDD qui se termine au bout de onze mois.
Expérience dans l’élevage et les filières organisées
« À la fin 2016, je quitte la région Nord-Pas de-Calais pour celle des Pays de la Loire. Cette situation me donne l’opportunité d’explorer un domaine que je connaissais peu, celui de l’élevage. Et en même temps, je voulais découvrir les filières organisées agricoles. Je suis alors embauchée à Interbev Pays de la Loire, l’association nationale interprofessionnelle du bétail et des viandes. » Chargée de communication puis chargée de mission, elle met en place des actions événementielles, rédige un outil pédagogique sur l’importance de l’élevage herbivore ligérien, promeut de la filière viande, promotionne l’expertise de l’association auprès des professionnels de la filière et des restaurateurs hors domicile.
Aide précieuse de l’APECITA pour trouver un emploi
En mars 2018, l’ingénieur d’Agrocampus Ouest décide de quitter son emploi. Très vite, elle décide de contacter l’agence locale de l’APECITA à Nantes. « Pour moi, détaille Élodie Pipon, rechercher un emploi c’est à la fois savoir ce que l’on vaut et ce que l’on veut. J’ai alors éprouvé le besoin de faire le point sur mes expériences, sur l’acquisition de compétences, repréciser mes centres d’intérêt et mes motivations. » Après un rendez-vous téléphonique d’une heure avec Adeline Sorin où la future embauchée explique l’objet de son appel et son parcours, trois entretiens de visu sont programmés. « Dans le cadre de notre échange téléphonique, souligne Élodie Pipon, mon interlocutrice vérifie si j’avais bien cotisé pour financer l’accompagnement que l’APECITA me proposait. J’ai eu droit ainsi à sept heures d’entretien. » Le premier, d’une durée de deux heures, permet de détailler son parcours professionnel. Les deux autres portent sur les compétences. Une
série de tests est effectuée entre le premier et le second entretien. « C’est cela qui est bien, souligne Élodie Pipon. Les entretiens ne sont pas consacrés à la réalisation de ces tests, mais en grande partie à leur analyse afin d’échanger sur les compétences et les motivations. Ces tests ont révélé certaines facettes de ma personnalité et ont mis en lumière les types de missions qui pouvaient me correspondre, comme le fait de chercher de l’information et de la diffuser. »
Dans le cas d’Élodie, plusieurs métiers s’offrent à elle, comme ceux d’enseignante ou de journaliste. Pour se renseigner, elle pratique ce que l’on appelle à l’APECITA des enquêtes métier et interroge des personnes qui exercent ces métiers. « Les rendez-vous m’ont appris aussi à interroger les professionnels, à solliciter mon réseau pour la recherche d’emploi. Je pense aujourd’hui mieux me connaître et donc mieux savoir me ‘‘ vendre ‘‘ et défendre mon CV. » Le dernier entretien vise à traiter les offres d’emploi. Au final, Élodie Pipon a envoyé seulement quatre candidatures, a bénéficié de deux entretiens et a refusé un troisième en raison de son embauche. Aujourd’hui, elle est chargée de mission pour un projet sur l’inventaire des alternatives aux produits phytosanitaires en protection des
végétaux.
Marie-Dominique Guihard