Formation tout au long de la vie : Salariés, Employeurs : quels dispositifs mobiliser ?

Formation tout au long de la vie : Salariés, Employeurs : quels dispositifs mobiliser ?

La formation professionnelle est un outil majeur à la disposition de tous les actifs : salariés, indépendants, chefs d’entreprise ou demandeurs d’emploi. Elle permet de se former tout au long de son parcours professionnel, pour développer ses compétences et accéder à l’emploi, s’y maintenir ou encore engager une reconversion professionnelle. Il existe de nombreuses solutions pour se former suivant son statut. Certains dispositifs sont mobilisables à la demande du salarié, d’autres doivent être construits avec l’employeur.

LES DISPOSITIFS À L’INITIATIVE DU SALARIÉ

  • Le compte personnel de formation (CPF)

Le CPF permet à toute personne active, dès son entrée sur le marché du travail et jusqu’à la date à laquelle elle fait valoir l’ensemble de ses droits à la retraite, d’acquérir des droits à la formation, mobilisables tout au long de sa vie professionnelle. Chaque salarié acquiert entre 500 et 800 euros (pour les salariés peu ou pas qualifiés, c’est-à-dire ceux dont la qualification est « inférieure » aux diplômes du brevet ou du CAP) de formation par an, dans la limite de 5 000 ou 8 000 euros. Cet argent peut vous permettre de suivre une formation courte ou longue, à distance ou en présentiel.

  • Le projet de transition professionnelle (PTP)

Le PTP a remplacé le congé individuel de formation. Tout salarié en activité peut demander à mobiliser son CPF pour la prise en charge d’une action de formation certifiante ou qualifiante, destinée à lui permettre de changer de métier ou de profession dans le cadre d’un projet de transition professionnelle. Lorsque tout ou partie de la formation se déroule sur le temps de travail, le congé est rémunéré. Le salarié doit cependant demander une autorisation d’absence à son employeur. L’absence de réponse de sa part vaut acceptation. Attention : ce dispositif est soumis à une condition d’ancienneté.

  • La validation des acquis de l’expérience (VAE)

La validation des acquis de l’expérience est un droit individuel qui permet à toute personne engagée dans la vie active (activité salariée, non salariée ou bénévole), de faire valider tout ou partie de son expérience afin de pouvoir acquérir un diplôme à finalité professionnelle, un titre professionnel ou un certificat de qualification professionnelle. À la suite de la publication de la loi relative au marché du travail, le droit à la validation des acquis de l’expérience va être renforcé au cours de l’année 2023.

LES DISPOSITIFS MOBILISABLES PAR LE SALARIÉ

  • Le conseil en évolution professionnelle (CEP)

Le CEP est un dispositif d’accompagnement gratuit et personnalisé proposé à toute personne engagée dans la vie active (en activité ou en recherche d’emploi) souhaitant faire le point sur sa situation professionnelle et, le cas échéant, élaborer et formaliser un projet d’évolution professionnelle (insertion, mobilité interne, reconversion, création/reprise d’entreprise). L’accompagnement CEP est un passage obligé pour les personnes envisageant de démissionner et de bénéficier de l’assurance chômage en vue d’une reconversion.

  • Le bilan de compétences

Le bilan de compétences permet à son bénéficiaire de faire le point sur ses compétences, aptitudes et motivations et de définir un projet professionnel ou de formation. Réalisé par un prestataire extérieur à l’entreprise, sa durée varie selon le besoin de la personne. Elle est au maximum de 24 heures, réparties généralement sur deux ou trois mois (cinq à neuf entretiens). Ce bilan comprend obligatoirement trois phases sous la conduite du prestataire : une phase préliminaire d’analyse, une phase d’investigation et une phase de conclusion.

LES DISPOSITIFS DE FORMATION À L’INITIATIVE DE L’EMPLOYEUR

  • Le plan de développement des compétences

Le plan de développement des compétences a remplacé le plan de formation de l’entreprise. Il regroupe deux objectifs : adapter les salariés à leur poste de travail et veiller au maintien de leur capacité à occuper un emploi. Il distingue les formations obligatoires (actions de formation qui conditionnent l’exercice d’une activité ou d’une fonction) et les autres  formations.

  • L’entretien professionnel

Tous les deux ans, chaque salarié bénéficie d’un entretien professionnel dont l’objectif est de faire le point sur ses perspectives d’évolution professionnelle, notamment en termes de qualification et d’emploi. Distinct de l’entretien d’évaluation, il doit également être proposé à l’issue de certains congés (maternité, parental, arrêt maladie). Cet entretien doit donner lieu à une formalisation écrite. Tous les deux ans, il permettra à l’employeur et au salarié de faire un état des lieux récapitulatif de son parcours professionnel en entreprise.

  • La reconversion ou promotion par alternance : Alternance pro-A

Ce dispositif a remplacé la période de professionnalisation. Il a pour objet de permettre aux salariés de changer de métier, de profession ou de bénéficier d’une promotion sociale ou professionnelle par des actions de formation. Il s’adresse aux salariés titulaires d’un contrat à durée indéterminée ou bénéficiaires d’un contrat unique d’insertion à durée indéterminée. Il concerne notamment les salariés dont la qualification est insuffisante au regard de l’évolution des technologies ou de l’organisation du travail. Ce dispositif est mobilisable pour suivre des actions d’apprentissage ou de professionnalisation.

  • FNE formation

Ce dispositif accompagne les entreprises (en reprise, en mutation, en difficulté ou en activité partielle) qui proposent des actions de formation concourant au développement des compétences des salariés.

  • Transitions collectives (Transco)

Ce dispositif permet aux salariés dont l’emploi est menacé de bénéficier d’une formation certifiante ou d’une VAE, afin de s’orienter vers un métier porteur de leur territoire, en évitant une période de chômage.

Zoom :  À CHACUN SON MODE DE FORMATION

Si la formation en présentiel a longtemps été la norme, elle peut aussi être un frein à l’acquisition de nouvelles compétences : éloignement géographique, emploi du temps trop chargé… L’arrivée des nouvelles technologies a changé la donne et permis l’émergence de l’e-learning, ou formations en ligne. Ce dispositif, qui offre une réelle flexibilité, n’est pour autant pas adapté à tout type de profil. Les personnes moins autonomes auront en effet du mal à se motiver pour aller au bout de leur formation. De plus, l’e-learning ne permet pas toujours de transmettre des compétences manuelles. Mais rassurez-vous, il existe un entre-deux : le blended learning, qui allie cours classiques en présentiel et outils issus de l’enseignement en e-learning. Cette combinaison permet aux apprenants de suivre les cours de la formation à leur rythme tout en bénéficiant de l’expertise et d’interaction avec le ou les formateurs. Nouvel arrivé dans le paysage de la formation, le métavers est de plus en plus utilisé pour offrir des expériences immersives et interactives. Ces univers virtuels permettent aux apprenants de participer à des simulations de situations professionnelles et de mettre ainsi en pratique ce qu’ils ont appris de manière plus ludique et interactive