L'agroéquipement, un secteur relativement épargné

L'agroéquipement, un secteur relativement épargné

L’Axema, l’association française des acteurs industriels de la filière de l’agroéquipement et de l’agroenvironnement, tire le bilan de la période qui vient de s’écouler. Relativement épargné par la crise sanitaire, le secteur a continué de recruter durant l’année.

Les ventes de matériels d’agroéquipement neufs devraient s’établir à 5,8 milliards d’euros en 2020, en baisse de 5 % par rapport à l’an dernier, « mais 2019 avait été une excellente année », rappelle David Targy, responsable du pôle économique d’Axema. Les résultats sont conformes aux prévisions des industriels formulées l’année dernière. La crise sanitaire, dont les conséquences étaient tant redoutées en mars et en avril (les prévisions tablaient sur un recul du marché de 10 % à 15 %), n’aura finalement eu qu’un effet limité sur les ventes, grâce à un très fort rattrapage en sortie de confinement et durant l’été.

Un fort absentéisme

La situation est cependant très variable selon les marchés et les positionnements des acteurs. Si 88 % des sociétés membres d’Axema estiment que la crise sanitaire a eu un impact négligeable, faible ou modéré, 12 % affirment au contraire avoir été durement touchées. Si l’impact est limité sur le plan économique, la crise a pesé sur le moral des troupes et s’est traduite, notamment, par une montée en puissance de l’absentéisme : « L’impact ne se mesure pas qu’à l’aune des ventes, mais aussi sur le plan humain. Aujourd’hui, 17,5 % des entreprises observent une baisse de la productivité, 22,5 % constatent que le moral de leur équipe est affecté, et 25 % notent une moindre identification aux valeurs et à la culture de leur établissement. Au-delà des défis économiques, ces derniers doivent plus que jamais rassurer et remobiliser leurs collaborateurs pour limiter les impacts de la crise sur leur activité », affirme Frédéric Martin, président d’Axema. Alors que les inquiétudes sur 2020 ont en grande partie été levées, les professionnels du secteur s’attendent à une année 2021 compliquée. La commission économique d’Axema prévoit une baisse du marché de l’agroéquipement de 5 % à 10 %. Dans ce contexte complexe, quelles seront conséquences sur le marché de l’emploi dans la filière ? « Le secteur a été modérément impacté par la crise sanitaire. Il n’y a eu aucune conséquence sur les recrutements de l’année », indique David Targy. « Le niveau d’embauches a pratiquement été normal en 2020, et les effectifs ont été maintenus », confirme Mathilde Mari, secrétaire générale de l’Aprodema1. « En revanche, nous entrons aujourd’hui dans une nouvelle phase complexe, d’autant plus que les récoltes de l’été et de l’automne n’ont pas été bonnes. Malgré tout, le contexte n’est pas aussi catastrophique qu’en 2016. Cette année, les prix se maintiennent à un bon niveau. Il est difficile de faire des pronostics à ce jour sur l’état des recrutements en 2021 », confie David Targy.

—— Hélène GRARE (Tribune Verte 2950)
(1) Association pour la promotion des métiers de l’agroéquipement.

Focus : UNE GRANDE DIVERSITÉ DE MÉTIERS

L’agroéquipement est un secteur en pleine mutation : l’arrivée de nouvelles technologies crée des besoins inédits en matière de compétences, et les métiers évoluent et offrent des opportunités multiples. Pourtant, il peine à attirer des jeunes et à recruter des profils adaptés. « Il y a plus d’offres d’emploi que de demandes. Face à la difficulté à recruter, et malgré la crise sanitaire, les entreprises essaient de garder leurs jeunes talents », indique Mathilde Mari, secrétaire générale de l’Aprodema. Axema s’engage, avec le support de l’Aprodema, pour faire évoluer la perception qu’ont les jeunes du secteur : « L’agroéquipement embauche principalement des niveaux Bac + 2 et plus. C’est surtout auprès des collèges et des lycées, qui ne connaissent pas nos métiers, que nous concentrons notre activité de promotion », indique Mathilde Mari