Ligue de protection des oiseaux : Un service civique gagnant
Depuis dix ans, la Ligue pour la protection des oiseaux Paca accueille des jeunes en service civique. Certains ont un diplôme, d’autres non. Tous sont en revanche sensibles à la nature. Ils assistent les salariés dans leurs missions quotidiennes.
«C’est une vraie expérience professionnelle que je mets en avant », témoigne Marine Steinmann lorsqu’elle parle de son service civique réalisé au sein de la Ligue de protection des oiseaux (LPO) Paca. Entre septembre 2019 et août 2020, elle a travaillé à temps plein au centre régional de sauvegarde de la faune sauvage à Buoux (Vaucluse). En charge de la communication et de la médiation, elle animait les réseaux sociaux et rédigeait des articles en ligne pour informer le grand public sur les missions de la LPO mais aussi les dommages causés par l’homme sur la nature par manque de connaissance.
La LPO Paca est habituée à accueillir des volontaires. Depuis la création du service civique en 2010, elle dispose d’un agrément. « Le Service Civique s’adresse aux jeunes de 16 à 25 ans, jusqu’à 30 ans pour les jeunes en situation de handicap, spécifie l’Agence du Service civique. Indemnisé 580 euros par mois, il permet de s’engager sans condition de diplôme dans une mission d’intérêt général au sein d’une association, d’un établissement public, d’une collectivité… En France ou à l’étranger et dans neuf domaines d’action : solidarité, environnement, sport, culture, éducation, santé, intervention d’urgence, mémoire et citoyenneté, aide humanitaire ». Cet engagement dure entre six et douze mois, avec au moins 24 heures de volontariat hebdomadaires.
Chaque année, 25 jeunes viennent renforcer l’équipe de 30 salariés de la LPO Paca, répartie sur plusieurs antennes. Les jeunes les accompagnent et les assistent pour faire des inventaires naturalistes, soigner les animaux sauvages blessés, gérer des réserves régionales, ou bien encore animer des espaces natures. « Nous nous adaptons aux projets des jeunes en leur proposant un panel de missions. Selon leur projet, on les oriente. Ce n’est pas comme un poste de salarié, c’est plus souple et ils sont là en tant qu’assistants », assure Magali Goliard, directrice de la LPO Paca. L’association régionale de défense de l’environnement reçoit des profils très divers. Certains ont un diplôme en lien avec le secteur de la biodiversité. D’autres viennent d’un autre milieu, comme Marine Steinmann. « À l’issue de mon master de recherche en histoire, je savais que je ne voulais pas enseigner, pas faire de recherche. Je me suis dit qu’il me manquait une expérience professionnelle sur le terrain. En raison de ma sensibilité prononcée pour la nature, les animaux, j’ai souhaité faire un service civique dans l’environnement », raconte-t-elle.
Pour se tester
Magali Goliard confirme que leur structure privilégie « les profils avec une fibre pour la nature ». Certains jeunes viennent confirmer leur volonté de travailler dans ce domaine. D’autres se rendent compte au final que cela ne leur plaît pas. Pour Marine Steinmann, cela a été « une bonne occasion de se tester » et de conforter son choix de carrière. Elle a depuis repris ses études pour suivre un master en communication scientifique. « Cette expérience m’a beaucoup appris, m’a donné confiance en moi et m’a donné envie de travailler dans ce secteur que je pensais au début inaccessible », se rappelle-t-elle.
Magali Goliard relate aussi le parcours d’un jeune en échec scolaire qui « s’est découvert dans le service civique » et qui a ensuite été embauché en CDD comme soigneur au sein de la structure. Sur le CV, une expérience en service civique est d’ailleurs un atout selon la directrice : « C’est un “plus” ! Cela montre que la personne s’intéresse aux missions d’intérêt général. » Elle affirme également que la LPO Paca ne se passerait plus de ce dispositif. Chaque année, elle veille ainsi au renouvellement de leur agrément pour accueillir des jeunes du service civique, et insuffler un vent de jeunesse dans l’équipe.
—— Caroline EVEN (Tribune Verte 2962)