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Lycée Le Valentin : Engagé dans le bio et le développement durable
Le lycée Le Valentin dispose de plusieurs supports pédagogiques dont une exploitation en polyculture-élevage conduite en bio. Depuis plusieurs années, l’établissement drômois s’engage également dans des actions concrètes en faveur du développement durable.
Quatre semaines avant la tenue de Tech & bio, pendant le Salon, et la semaine suivante, le lycée du Valentin est en pleine effervescence. L’établissement, situé à Bourg-lès-Valence, accueille depuis 2011 cet événement bisannuel. Pour Maurice Chalayer, qui vient de quitter ses fonctions de proviseur du lycée Le Valentin et directeur de l’EPLEFPA de Valence (auquel appartient le lycée), cet événement représente une véritable opportunité pédagogique : « Cela nourrit notre mission ! » Pendant le Salon, des élèves suivent des démonstrations et des conférences choisies par leurs enseignants tandis que d’autres présentent aux visiteurs leurs travaux conduits dans le cadre de l’atelier semences ou l’atelier agroalimentaire. Ces lieux d’apprentissage font partie des supports pédagogiques du lycée avec l’exploitation agricole et le magasin de producteur baptisé « La Musette de Valentine ». L’exploitation en polyculture-élevage de 65 hectares est certifiée intégralement en agriculture biologique depuis 2013. « Nous avons 45 vaches laitières, ce qui représente avec les génisses et les veaux un troupeau d’environ 100 têtes. Nous vendons la production à Biolait et sur le point de vente collectif qui regroupe 14 producteurs associés », explique le proviseur.
600 repas par jour
Dans ce magasin de producteurs, les fruits et les produits transformés (jus, confitures…) de l’exploitation y sont également commercialisés. « Nous avons 4,5 hectares de vergers avec des pommes, puis des prunes, des cerises et aussi des figues et des kakis », précise-til. Le lycée vend également son propre vin, certes vinifié par un prestataire, mais provenant de ses 6 000 m² de cépage Viognier. « Le Salon Tech & Bio a planté ces vignes pendant l’hiver 2010-2011 pour pouvoir y organiser ensuite des démonstrations de désherbage mécanique et de conduite attelée », évoque le proviseur.
En plus d’avoir commencé à convertir en bio une partie de son exploitation dès 2007, l’établissement s’est impliqué très vite dans une démarche de développement durable (DD). En 2016, il a d’ailleurs été récompensé avec le niveau « expert » du label « Lycée écoresponsable, établissement en démarche de DD », décerné par la Région Auvergne-Rhône-Alpes et ses partenaires.
Plusieurs actions illustrent son engagement comme le poulailler qui valorise les déchets de la cantine, où près de 600 repas sont préparés par jour. « Un travail de tri a été réalisé au niveau de la chaîne de restauration pour bien récupérer les déchets sans produits d’origine animale », mentionne-t-il. Au quotidien, une équipe d’une cinquantaine d’élèves, suivie par des enseignants en zootechnie, se relaie ensuite pour aller nourrir les 50 poulets de race locale Grises du Vercors.
Des habitudes bien ancrées
S’agissant des 4,5 km de haies implantées au sein de l’exploitation en 2013 et 2014, elles confèrent de nombreux atouts. « Elles ont un effet brise-vent, offrent un ombrage aux animaux, structurent le paysage et représentent un important réservoir de biodiversité. Nous travaillons avec la LPO (Ligue pour la protection des oiseaux) qui nous accompagne pour mesurer dans le temps ses effets, sa plus-value, les difficultés rencontrées », détaille Maurice Chalayer. En plus de servir de support de travail à cette association, elle joue également un rôle pédagogique. « Dans le cadre des cours de biologie et d’écologie, les élèves vont faire des relevés faunistiques et floristiques », indique-t-il.
Ces projets, comme toutes les autres « petites » mesures mises en place à l’initiative des élèves (boîtes de tri pour les papiers brouillons, système de covoiturage…), constituent aujourd’hui des habitudes bien ancrées.
— Caroline EVEN (Tribune Verte 2972)