Mutatec : de cinq à dix recrutements en 2021
Installée dans le Vaucluse, l’entreprise Mutatec est spécialisée dans l’élevage et dans la transformation d’insectes pour l’alimentation animale. Elle va bientôt se doter d’une nouvelle ferme d’élevage à échelle réelle et renforcer ses effectifs dans plusieurs métiers.
Focus sur cette structure en pleine expansion avec Christophe Trespeuch, directeur associé et responsable de développement.
Pouvez-vous nous présenter l’entreprise Mutatec ?
Christophe Trespeuch : Créée en 2015 près d’Avignon, Mutatec est spécialisée dans l’élevage d’insectes, en particulier de la mouche « Soldat noire » (Hermetia illucens), à destination de l’alimentation animale. Son activité est basée sur une logique de développement durable et d’économie circulaire. Pour assurer l’élevage des insectes (grossissement, reproduction), l’entreprise privilégie la solution de valorisation locale de résidus organiques : elle utilise des écarts de production, des invendus et autres coproduits (écarts de fruits et légumes, lots de biscuits déclassés…) issus des activités agricoles et agroalimentaires, autant de matières premières saines et riches en nutriments, mais sous-valorisées ou éliminées. Ces dernières proviennent exclusivement de fournisseurs de proximité, situés dans un rayon de 30 à 50 kilomètres autour de notre ferme. Mutatec transforme les insectes en protéines et en produits d’intérêt pour la santé et la nutrition animale, en particulier pour les marchés de l’aquaculture et du pet food : concentrés protéiques en poudre, granulés, huiles, larves entières déshydratées… des ingrédients qui pourront, demain, être également intégrés dans les formulations d’aliments pour porcs et pour volailles. L’entreprise produit en moyenne une centaine de tonnes de concentrés protéiques et environ 50 tonnes d’huile par mois, auxquelles s’ajoutent 500 tonnes d’amendements organiques à base de déjections d’insectes, valorisables en cultures. Mutatec, qui dispose d’un site pilote à Caumont-sur-Durance, finalise actuellement la construction, près de Cavaillon (84), d’une nouvelle ferme d’élevage à échelle réelle. La structure, qui accueillera l’ensemble du personnel et des activités (grossissement des larves, reproduction et transformation des insectes), sera opérationnelle au printemps 2021.
Quels sont les métiers présents dans l’entreprise, et quelles sont les compétences requises ?
C. T. : Mutatec, qui emploie dix salariés, offre des métiers diversifiés pour lesquels les profils recherchés sont assez larges. Les fonctions présentes dans l’entreprise sont bien sûr tournées vers l’élevage d’insectes. On y trouve des opérateurs caristes, en charge de la manipulation et du déplacement des insectes d’une étape à l’autre, recrutés au niveau Bac, et des zootechniciens / éleveurs, dont la mission est précisément d’élever et de mener des projets de recherche et développement autour de l’élevage d’insectes. Ce métier fait appel à des niveaux de formation allant du Bac + 2 au Bac + 5 (diplôme d’ingénieur agri/agro), avec une spécialisation en entomologie. Mutatec emploie également un chargé de maintenance industrielle (recruté à Bac + 2) et un ingénieur de bureau d’études, dont la mission est de dessiner et de concevoir la ferme d’élevage au niveau des procédés, des machines et de la structure (recruté à Bac + 5). On y trouve aussi un chef de projet en charge de l’évaluation d’opportunités de construction de nouvelles fermes d’élevage en France ou à l’étranger, ainsi qu’un chef de produit, responsable de l’accompagnement technique, marketing et commercial autour des produits jusqu’à leur commercialisation… Deux métiers qui font appel à des profils d’ingénieur agri/agro. L’entreprise compte enfin un responsable d’exploitation qui est en charge de l’animation et du management d’une partie de l’équipe (recruté à Bac + 5). Pour ma part, je suis responsable de développement. Mon activité couvre des domaines variés tels que l’analyse et l’étude des marchés, la recherche de financements et le suivi des questions d’hygiène, de qualité et de sécurité sanitaire dans l’entreprise.
Quels seront, demain, vos besoins en compétences les plus importants ?
C. T. : Mutatec, qui passera en 2021 d’une ferme pilote à l’échelle test à une structure plus importante, va renforcer son effectif. Ces six prochains mois, nous prévoyons de recruter entre cinq et dix nouveaux collaborateurs, en priorité des zootechniciens éleveurs, des opérateurs caristes, ainsi qu’un ingénieur bureau d’études. L’objectif de l’entreprise est de dupliquer le projet de ferme d’élevage de Cavaillon ailleurs en Europe et dans le monde.
Pouvez-vous nous détailler vos méthodes de recrutement ?
C. T. : Pour tous les postes à pourvoir, les offres sont diffusées auprès de notre réseau professionnel, des réseaux sociaux, des écoles et des universités, ainsi que sur les sites d’emploi (APECITA, Cadremploi…). Des cabinets de recrutement peuvent être sollicités, pour des postes de management et d’encadrement notamment. Chaque année, jusqu’à présent, nous avons diffusé quatre à cinq offres d’emploi et de stage. Après sélection des CV, l’entreprise privilégie les entretiens individuels en face-à-face. Une première entrevue, menée par le responsable du service concerné, permet de confirmer l’adéquation du profil du candidat au poste à pourvoir. Si le profil correspond, un deuxième entretien a lieu avec la direction qui valide le plus souvent les recrutements. Le choix du candidat recruté est toujours réalisé en croisant plusieurs avis. Mutatec a réalisé jusque-là deux recrutements en moyenne par an, le plus souvent en CDI, un rythme qui va s’accélérer avec le développement futur de l’entreprise.
Les salariés ont-ils des possibilités d’évolution au sein de l’entreprise ?
C. T. : Mutatec, qui est une structure de petite taille, accorde une place importante à la prise d’initiatives et ouvre des perspectives d’évolution professionnelle aux salariés motivés. L’entreprise, qui intervient sur un secteur porteur et innovant, est amenée au fur et à mesure de son expansion à travailler sur de nouveaux projets nécessitant des compétences dans les domaines du big data, de la génétique, de l’optimisation des process industriels… Des nouveaux besoins qui demandent à être pourvus.
—— Propos recueillis par Danielle BODIOU (Tribune Verte 2950)