Mutualité sociale agricole : De futurs médecins-conseils chefs formés au management
Afin de professionnaliser ses futurs médecins-conseils chefs au poste de manager, la caisse centrale de la MSA s’est rapprochée de l’APECITA pour coconstruire un processus de formation adapté.
En 2019, un nouveau processus de formation des futurs médecins-conseils chefs de la MSA1 a été mis en place par l’organisme avec l’APECITA. Ce dispositif a vu le jour pour mieux préparer les futurs managers à leurs nouvelles responsabilités et pour valoriser la fonction de médecin-conseil chef dans un contexte où des départs en retraite sont prévus.
Appréhender les motivations
Actuellement, trente médecins-conseils chefs de service travaillent au sein du réseau des trente-cinq caisses MSA. Chaque service du contrôle médical et dentaire est composé en moyenne d’une quinzaine d’agents administratifs et de praticiens conseils (médecins-conseils et chirurgiens-dentistes conseils) qui ont une mission d’expertise médico-sociale individuelle des bénéficiaires agricoles, ainsi qu’une mission de contrôle et d’accompagnement auprès des établissements et des professionnels de santé. « Ils donnent un avis sur la justification médicale du paiement des frais de santé, des indemnités journalières et des demandes d’accord préalable. Ils contribuent à la reconnaissance et à la réparation des accidents du travail et des maladies professionnelles, explique le docteur Philippe Labatut, directeur du contrôle médical et de l’organisation des soins à la caisse centrale de la MSA. Ils ont également une activité de conseil vis-à-vis des assurés et des professionnels de santé, ainsi que des missions complémentaires de prévention et d’organisation des soins ».
Dans le cadre du nouveau processus mis en place avec l’APECITA, chaque candidat à l’inscription sur la liste nationale d’aptitude à la fonction de médecin-conseil chef est reçu en entretien par les consultants de l’APECITA. À travers notamment un questionnaire et un test de personnalité, ils sont évalués sur leurs motivations professionnelles, sur leurs attentes et sur leurs compétences managériales. Ensuite, ils suivent une formation de quatre jours sur les bases du management, animée par l’APECITA. Les consultants de l’APECITA effectuent enfin un entretien avec le candidat pour faire un point sur ses aptitudes à devenir chef et transmettent un dossier synthétique aux membres du jury national de la MSA. « L’objectif n’est pas de les sanctionner, souligne le docteur Labatut. Nous souhaitons appréhender leurs motivations, les professionnaliser et les accompagner dans cette démarche où chacun y trouve son compte. » Au terme de ce processus, les médecins-conseils inscrits sur liste nationale d’aptitude peuvent alors se porter candidats pour un poste de chef dans l’une des caisses de la MSA. Après plusieurs mois en poste, ces nouveaux managers seront amenés à suivre une deuxième formation, toujours construite avec l’APECITA, pour se perfectionner dans le management (gestion des conflits au quotidien…). À ce jour, le bilan est positif pour le docteur Labatut. Deux candidats ayant été formés aux bases du management en 2019 sont en poste. Cette année, cinq nouveaux candidats ont déjà suivi la première phase de sélection avec l’APECITA. Leur formation sera organisée par la suite par l’Institut national de médecine agricole (INMA). Cet organisme, situé à Tours, est en charge de former les professionnels de santé de la MSA, dont les titulaires d’un diplôme d’État de docteur en médecine, au nouveau métier de médecin-conseil. L’INMA peut également délivrer le diplôme de médecine agricole aux futurs médecins du travail de la MSA. Pour les futurs médecins du travail chefs, un processus de recrutement semblable à celui des futurs médecins-conseils chefs est également proposé.
—— Caroline EVEN (Tribune Verte 2938)