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Pédicure bovine « Le bien être animal, c’est aussi des pieds en bon état »
La pédicure bovine est une activité essentielle à laquelle ont recours de nombreux éleveurs. Des professionnels formés, comme Frédéric Bachelot de Multi services bovin (MSB), proposent cette prestation.
Formé en 2006 au parage des bovins, Frédéric Bachelot a repris en 2013 la société Multi services bovin après le départ en retraite de son gérant historique Dominique Bernier, exerçant dans l’Ille-et-Vilaine. Aujourd’hui soutenu par deux actionnaires du contrôle laitier, Seenovia (Loire-Atlantique, Maine-et-Loire, Vendée, Sarthe, Mayenne et Charente-Maritime) et Eilyps (Ille-et-Vilaine), MSB totalise 35 salariés, dont 30 pareurs bovins. « En 2006, l’entreprise comptait deux personnes sur le parage. Aujourd’hui, nous en dénombrant 40, se félicite le gérant. En effet, nous recrutons de nouvelles personnes dans les Côtesd’Armor et dans le Morbihan. » En France, si des indépendants proposent leurs services de parage, une partie de l’activité est organisée en partenariat avec les contrôles laitiers. 80 % du chiffre d’affaires de MSB sont réalisés grâce à la pédicure des bovins et des caprins. Le reste correspond aux activités de scarainage des bétons d’élevage, et au marquage à l’azote des bovins pour aider à la reconnaissance dans la stabulation ou au pré.
Une formation en interne
Après un BTS ACSE (analyse, conduite et stratégie d’exploitation), Frédéric Bachelot a suivi une formation d’un an de pédicure bovine au lycée agricole du Rheu, à côté de Rennes, le seul centre de formation référencé pour cette option. Et depuis 2013, MSB propose sa propre formation de parage de bovins et de caprins. « Grâce à nos deux actionnaires, nous possédons de nombreuses compétences en interne, comme celles inhérentes aux métiers de vétérinaires, de nutritionnistes, de géobiologues et d’experts dans le bâtiment, ce qui nous a permis de construire notre propre cursus. Nous échangeons aussi avec le lycée du Rheu. » Si le diplôme n’a pas de valeur officielle, les acteurs travaillent à le faire reconnaître.
Chaque année, environ cinq personnes intègrent la formation de MSB. Les profils sont surtout animaliers, issus de BTS ou de licences, ainsi que des éleveurs en reconversion. Et la gent féminine est bien présente ! « Sur les 40 salariés MSB, 30 % sont des femmes, insiste Frédéric Bachelot. Grâce à nos équipements modernes, dont des cages de parage renouvelées valant pour les dernières 50 000 euros, avoir de la force physique n’est pas un critère pour être bon pareur. » Parmi les compétences recherchées, figurent une autonomie et un bon relationnel avec les éleveurs. « Pour nos recrutements, nous passons des annonces par le biais de l’APECITA », précise le dirigeant. Fcae à des salariés qui s’orientent vers des installations agricoles ou qui choisissent de nouvelles carrières (souvent après des problèmes de santé), MSB renouvelle régulièrement une part de ses effectifs. Et avec des salaires débutant à 1 300 euros net par mois en formation, pour se situer entre 2 000 et 2 500 euros mensuels pour un pareur confirmé, les candidats sont nombreux.
« La pédicure bovine, c’est avant tout de la prévention. Le bien-être animal, c’est aussi des pieds en bon état. Les matinées, les pareurs travaillent sur une vingtaine de bêtes par cage, pour éviter les problèmes de boiteries, souvent dans des élevages situés dans un rayon de 100 km autour de chez eux. De plus en plus, nos pareurs travaillent en binôme, avec des élevages de plus en plus importants. Les après-midi sont plutôt consacrées à l’urgence, même si notre action ne va jamais jusqu’à l’acte vétérinaire ! »
Un métier en pleine expansion
Avec des animaux d’élevages allant peu au pâturage et restant uniquement en bâtiment, Frédéric Bachelot reconnaît que les problèmes de boiterie sont croissants. « Plus généralement, notre pic d’activité se situe l’hiver, lorsque les animaux qui sortent sont rentrés. Car après le printemps, les éleveurs pratiquant le pâturage ont moins l’occasion de voir les problèmes et de nous appeler. » L’impact boiterie a été estimé à une perte de 200 à 300 euros par l’Institut de l’élevage. « Les éleveurs l’ont compris, ce qui explique que notre activité est en pleine expansion », termine Frédéric Bachelot.
—— Olivier LÉVÊQUE (Tribune Verte 2963)