Portage salarial : Un hybride entre le salarié et l'entrepreneur
QU’EST-CE QUE LE PORTAGE SALARIAL ?
Le portage salarial est un statut à mi-chemin entre le salariat et le travail indépendant. Le salarié effectue une mission pour une entreprise cliente, tout en étant salarié par une entreprise de portage. Celle-ci intervient comme un intermédiaire, qui prend en charge les contrats et la gestion administrative. Une mission peut durer de quelques heures, comme pour une intervention dans une conférence, à plusieurs mois.
QUELS EN SONT LES AVANTAGES ET LES INCONVÉNIENTS ?
Le salarié porté bénéficie d’une relative liberté dans le choix de ses missions et dans l’organisation de son temps de travail, tout en disposant des avantages liés au statut de salarié (sécurité sociale, congés payés, mutuelle d’entreprise, formations…). Les obligations administratives sont effectuées par la société de portage. Cette prise en charge a un coût, de l’ordre de 7 à 10 % du montant facturé. La société de portage conserve un droit de regard sur les missions et le montant des honoraires demandés.
À QUI S’ADRESSE LE PORTAGE SALARIAL ?
Dans l’esprit de la loi, le portage salarial ne peut concerner que des salariés d’un haut niveau de qualification ou d’expertise, exerçant en grande autonomie. La convention collective, entrée en vigueur au 1er juillet 2017, a précisé ces mentions : le salarié porté doit être titulaire d’un Bac + 2 ou de trois années d’expérience dans le domaine concerné. L’activité exercée doit relever d’une prestation intellectuelle : conseil, formation, management de transition, gestion de projet… Le portage salarial peut aussi fonctionner pour des missions à l’étranger. Par exemple, 15 % de l’activité des salariés portés par Cadres en mission est réalisée à l’international.
QUEL SALAIRE ESPÉRER ?
La loi prévoit un minimum de 70 % du plafond de la Sécurité sociale, soit 2 399,60 euros bruts mensuels pour un temps plein au 1er janvier 2022. Le montant du salaire perçu est d’environ 48 % du montant facturé à l’entreprise cliente. En effet, à cette somme facturée vont être retenues les cotisations sociales et la rémunération de l’entreprise de portage. Des simulateurs de salaire existent, par exemple sur le site de 2i Portage. Ces calculateurs permettent d’estimer le montant du salaire une fois les charges déduites, mais aussi de calculer combien facturer à partir d’un salaire mensuel souhaité.
PAR OÙ COMMENCER ?
Trouver une mission à réaliser constitue la première étape indispensable. Il faut ensuite choisir sa société de portage salarial. Toutes ne proposent pas les mêmes services et ne facturent pas au même taux. Certaines peuvent disposer d’un pôle agroalimentaire. Un petit comparatif s’impose. Il conviendra ensuite de formaliser les trois contrats liant les parties : le contrat d’adhésion à l’entreprise de portage salarial, le contrat de prestation avec l’entreprise cliente, et enfin le contrat de travail entre le salarié et l’entreprise de portage. À chaque étape, les contrats doivent aborder les modalités de la mission : durée de l’intervention, frais de gestion, coût, etc
AVEZ-VOUS LE PROFIL ?
Le portage salarial s’adresse à de nombreux profils. En pratique, il concerne plutôt les travailleurs indépendants, les cadres en recherche d’emploi ou en temps partagé, les formateurs, les cadres retraités et les étudiants pour une activité complémentaire. Pour une activité à temps plein, il est nécessaire de trouver suffisamment de missions, ce qui signifie souvent avoir un réseau et donc un peu d’expérience. Mais de plus en plus de jeunes n’hésitent pas à se lancer. À noter que l’entreprise de portage salarial peut fonctionner elle-même comme un réseau. Cadres en mission, par exemple, centralise les missions apportées par des cadres confirmés. Ces derniers confient la mission à des salariés portés (contre une commission d’apport d’affaire) et deviennent, pour une partie de leur temps, superviseurs.
Contact : Fédération des entreprises de portage salarial
https://syndicatportagesalarial.fr
(Tribune Verte 2994)