Quels produits consommerons-nous dans le futur ?

Quels produits consommerons-nous dans le futur ?

Algorapolis : DE LA SPIRULINE FRAÎCHE ET LOCALE EN MILIEU URBAIN

Algorapolis, une ferme urbaine fondée par Gabriel Riboulet, voit la spiruline comme l’aliment du futur. Cette algue microscopique présente des qualités nutritionnelles intéressantes : elle est riche en oligoéléments, en fer, en vitamines et en acides gras essentiels. La spiruline, ce n’est pas nouveau, mais elle est habituellement commercialisée sous sa forme déshydratée, en comprimés, en poudre ou en paillettes, pour répondre aux contraintes de stockage et de transport. Avec Algorapolis, la spiruline est fraîche et produite localement. « Elle est pressée et conditionnée juste après récolte (sous 48 heures), et elle n’a subi ni traitement thermique ni transformation : c’est un aliment vivant, dont tous les principes actifs ont été préservés », explique le fondateur d’Algorapolis. Elle est commercialisée sous la forme d’une pâte et peut ainsi être facilement utilisée en cuisine. Outre ses atouts santé, Algorapolis met également en avant le côté « bon pour la planète », à la fois local et responsable de sa culture : la pâte de spiruline est produite à Paris, ne subit aucune transformation et est livrée toute l’année à vélo dans un rayon de 20 kilomètres. Elle ne nécessite pas de terre agricole, et sa culture peut être effectuée tout au long de l’année et ne génère aucun déchet. La spiruline fraîche est en effet cultivée en circuit fermé dans des photobioréacteurs en forme de tubes éclairés par des leds réparties sur toute la longueur.

Les Nouveaux fermiers : LA NOUVELLE VIANDE 100 % SANS VIANDE

La start-up française Les Nouveaux fermiers, fondée en janvier 2020 par Guillaume Dubois et par Cédric Meston, a lancé une gamme de trois produits (steaks, aiguillettes, nuggets) présentant le goût et la sensation de la viande… sans la viande. En réalité, les steaks sont élaborés à base de blé, de betterave et de fèves ; les aiguillettes ne sont pas du poulet, mais sont constituées de soja et d’épices ; quant aux nuggets, ils se composent de petits pois, de maïs et d’épices. Ils reprennent les codes de la viande, et sont composés uniquement d’ingrédients végétaux et naturels. Recréer la texture et le goût de la viande a demandé un travail de R & D. Ce processus innovant a été breveté et est implémenté sur des lignes de production uniques en France. L’entreprise met en avant le côté sain de sa gamme, mais aussi son aspect « bon pour la planète ». Les produits 100 % végétaux présentent une teneur en gras saturés beaucoup plus faible que la viande, tout en conservant une valeur nutritive et une richesse en protéines équivalentes. Côté environnement, leur fabrication consomme onze fois moins de CO2 et dix fois moins d’eau que la production de viande. Les objectifs de la start-up sont de développer et de démocratiser une viande végétale saine et gourmande made in France. Ces alternatives végétales ciblent en particulier les flexitariens – qui représentent 39 % de la population française – et plus généralement tous les consommateurs qui s’interrogent sur l’impact de leur alimentation sur leur santé et sur l’environnement. « Notre innovation, c’est de créer des produits à la fois savoureux et bons pour la santé, là où les alternatives actuelles font souvent le choix de l’un au détriment de l’autre. Quand vous mangez nos steaks végétaux, vous retrouvez les mêmes saveurs et la même texture en bouche que si vous mangiez de la viande », explique Guillaume Dubois, cofondateur de la start-up Les Nouveaux fermiers.

La Freca : UNE GAMME À BASE D’INSECTES COMESTIBLES

Grillons croquants, criquets fruités, vers de farine aux cèpes… l’offre de La Freca a de quoi surprendre. L’entreprise, créée en 2016 par Quentin Bonzonnet à Saint-Étienne-sur-Chalaronne dans l’Ain, est spécialisée dans la production d’insectes comestibles et dans leur intégration en gastronomie. Elle exerce trois activités : production d’insectes (vers de farine), transformation (élaboration de recettes et fabrication des produits dans des cuisines semi-industrielles), et commercialisation de produits à base d’insectes sous sa propre marque et sous marques blanches. Les insectes sont considérés comme des aliments bons pour la santé, puisqu’ils sont naturellement source de protéines, de fibres, de minéraux, d’oméga-3 et 6 et de vitamines tout en ayant une faible teneur en matière grasse saturée. De plus, ils représentent une source de protéines qui a peu d’impact sur notre environnement. La Freca a développé toute une économie circulaire autour de sa ferme d’insectes, avec d’autres partenaires producteurs locaux, pour l’approvisionnement des matières nécessaires pour nourrir les insectes, mais aussi pour la gestion des déchets issus de l’élevage. « Les résidus laissés par les insectes s’avèrent être un fertilisant naturel nouveau et très intéressant, et d’autres coproduits servent à la culture de champignons pleurotes », précise Quentin Bonzonnet. Les insectes sont nourris avec des coproduits agricoles bio qui n’étaient pas ou peu valorisés jusqu’alors : « Nous avons développé, en collaboration avec des maraîchers et des céréaliers, un élevage reposant uniquement sur des matières végétales locales et bio issues du gaspillage alimentaire en champs : des farines et des légumes en surplus ou invendus que nos partenaires mettent de côté pour nous. »