Reconversion professionnelle : menez l'enquête
La crise sanitaire a bouleversé nos façons de travailler. Télétravail, chômage partiel, arrêt d’activité… Tout cela a conduit de nombreux salariés à faire le bilan sur leur situation et à s’interroger sur le sens à donner à leur vie professionnelle. Mais avant de se lancer dans des choix que l’on pourrait regretter, il est nécessaire de bien analyser la situation.
Selon une enquête BVA, menée en juin dernier pour l’organisme de formation à distance Visiplus Academy, 18 % des actifs ont commencé, durant la crise sanitaire, à se questionner sur la possibilité d’un changement sur le plan professionnel. Mais cette tendance n’est pas nouvelle puisque, plus globalement, près d’un actif sur deux a déjà envisagé ou réalisé une reconversion professionnelle.
Ce sont davantage les actifs occupant leur poste depuis quatre à cinq ans, ceux entre 25 et 44 ans, les CSP+ et les employés. A contrario, les salariés du secteur public sont plus nombreux à n’avoir jamais envisagé de reconversion (63 %).
Les métiers du vivant ont le vent en poupe
Les raisons d’une reconversion sont multiples. 43 % des actifs ayant réalisé ou initié une reconversion l’ont fait pour accéder à une activité plus en phase avec leurs valeurs. Cette motivation est encore plus marquée pour les 25-34 ans. Une meilleure rémunération ou des meilleures conditions de travail sont les moteurs du changement pour près de 1 actif sur 3 (32 %), juste avant l’ennui dans leur poste (27 %). Les raisons des reconversions sont aussi parfois liées à des événements de vie : problèmes de santé (18 % des actifs), contraintes familiales (16 %), incident professionnel (15 %)… Parmi ceux qui envisagent une reconversion professionnelle, plus d’un tiers envisage de changer de secteur d’activité (36 %). Le service public est le principal secteur visé (15 % des préférences), suivi par les espaces verts et nature, l’agriculture, la pêche ou les soins aux animaux (13 %), puis le commerce et la vente (12 %) ou les services à la personne (11 %).
Bien connaître le marché de l’emploi visé
Si changer de vie professionnelle peut s’avérer motivant, le fait de devoir repartir à zéro peut souvent freiner les ardeurs. Si votre métier ou votre secteur d’activité actuel ne vous plaît plus, il serait dommage de laisser de côté toutes les compétences que vous avez pu acquérir ou développer au cours des dernières années. Ainsi, il est souvent recommandé d’envisager des nouveaux métiers qui requièrent des compétences proches de votre ancienne profession. Quand vous aurez identifié les métiers visés, tout ne sera pas gagné pour autant. Car l’image que l’on se fait du métier « rêvé » n’est parfois pas en phase avec la réalité. Alors, avant de se lancer dans des choix que l’on pourrait regretter, il est nécessaire de bien analyser les choses et notamment, le marché de l’emploi. Si vous envisagez une reconversion professionnelle vers les métiers de l’agriculture et de l’agroalimentaire, vous pouvez consulter les nombreuses publications de l’APECITA, parmi lesquelles Les tendances de l’emploi qui regroupe des chiffres clés, des exemples d’offres d’emploi, les caractéristiques des offres confiées à l’association dans les domaines du vivant (agroalimentaire, développement rural, environnement, grandes cultures, horticulture, paysage, productions animales, vigne et vin…). Les cahiers expert publiés également par l’APECITA sont d’excellents supports pour découvrir plus en détail les principales filières. Ces documents très complets proposent notamment un tour d’horizon complet du marché de l’emploi et des offres d’emploi qui illustrent les réalités du secteur. Ils répertorient les principaux métiers de chaque filière sous forme de cartes mentales. Ces dernières vous permettront peut-être de découvrir des métiers auxquels vous n’auriez pas pensé. Quant au site www.agrorientation.com, il vous propose de nombreuses fiches métier. Rencontrer des professionnels Pour se renseigner sur les réalités d’un métier, le plus efficace reste d’en parler avec des personnes qui l’exercent. Elles pourront vous faire part de leur expérience, vous donner des conseils sur les compétences nécessaires et les formations à suivre.
Les réseaux sociaux tels que LinkedIn pourront vous aider en ce sens, sans oublier les Salons professionnels (dès que ceux-ci rouvriront leurs portes !)
Pour certains publics, il est aussi possible de demander à bénéficier, auprès de Pôle emploi, d’une période de mise en situation en milieu professionnel (voir encadré), qui permet de se confronter à des situations réelles pour découvrir un métier ou un secteur d’activité.
—— Aude BRESSOLIER (Tribune Verte 2956)
Tout savoir sur… LA PMSMP : ET SI VOUS TESTIEZ VOTRE FUTUR MÉTIER ?
Créée par la loi du 5 mars 2014 relative à la formation professionnelle, la période de mise en situation en milieu professionnel ou PMSMP permet au bénéficiaire de se rendre compte si le métier qu’il vise lui correspond et s’il en a les capacités.
Pour qui ?
Pour toute personne faisant l’objet d’un accompagnement social ou professionnel personnalisé :
- des personnes sans activité en parcours d’insertion (demandeurs d’emploi, inscrits ou non auprès de Pôle emploi ; jeunes en demande d’insertion suivis par les missions locales ; demandeurs d’emploi reconnus travailleurs handicapés, accompagnés par Pôle emploi ou des Cap emploi…) ;
- des personnes en activité engagées dans une démarche d’insertion ou de réorientation professionnelle (salariés en parcours emploi compétences, salariés menacés d’inaptitude dans le cadre d’une démarche de maintien dans l’emploi ou de reconversion ; salariés engagés dans une démarche active de recherche d’emploi, inscrits à ce titre à Pôle emploi, notamment dans le cadre d’anticipation de difficultés économiques…).
Quelle durée ?
D’une durée maximale de un mois, elle permet aux candidats de se confronter aux situations quotidiennes d’un métier. La PMSMP peut s’effectuer à temps plein ou partiel. Si l’objectif fixé dans la convention n’est pas atteint, la convention peut être renouvelée une fois avec le même objet et les mêmes objectifs. Cependant, une même structure d’accueil ne peut pas conclure, avec un même bénéficiaire, plus de deux conventions sur 12 mois. Leur durée totale, renouvellements compris, ne doit pas dépasser 60 jours sur 1 an.
Quel statut ?
Durant la PMSMP, le bénéficiaire n’est pas employé par la structure d’accueil et il n’est d’ailleurs pas rémunéré par elle non plus. Il conserve le statut, le régime d’indemnisation ou la rémunération dont il bénéficiait avant. De plus, s’il est salarié, il retrouve son poste de travail à l’issue de cette période.
Source : travail-emploi.gouv.fr