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SEABEX Entend révolutionner le secteur de l’irrigation
La start-up du Loiret propose une plateforme d’irrigation de précision. En jeu, l’optimisation de la ressource en eau pour les agriculteurs. Pour favoriser la croissance des plantes et éviter le gaspillage, il y a l’application Net-Irrig. Désormais disponible dans sa nouvelle version, elle se présente comme une solution adaptative pour les exploitants agricoles. Mais qui pourrait aussi répondre aux besoins d’autres acteurs économiques…
Seabex a vu le jour en mars 2020, grâce à l’incubateur Lab’o. Mais la société dispose d’une expérience bien supérieure. Son fondateur, Taher Mestiri, s’est d’abord illustré dans le secteur de l’irrigation en Tunisie, dans l’entreprise IT Grapes, fondée en 2001. Dans un pays au climat très aride, ces compétences acquises sont précieuses. Aujourd’hui, avec ses associées Amira Cheniour et Inès Hamida, Taher Mestiri propose une réponse personnalisée aux exploitants. Analyse et acquisition de données pour une solution sur mesure Pour obtenir une irrigation quasi parfaite sur une parcelle donnée, Seabex estime qu’il faut prendre en compte un grand nombre de facteurs, comme l’état du sol, sa composition et ses ressources disponibles, le climat local, le type de culture implantée, la superficie du champ, ou parfois le degré de pente.
Avec les offres proposées, les cultivateurs peuvent s’abonner à différents services, allant d’un système d’alertes SMS et de conseils agricoles, à un programme d’automatisation de l’irrigation, qui s’appuie notamment sur l’exploitation d’images satellites et des prévisions météo. Piloter son irrigation à distance La solution « Net-Irrig par Seabex » a été développée grâce à un partenariat avec la chambre d’agriculture du Loiret. Elle permet d’avoir des préconisations en irrigation sans besoin de capteurs.
Taher Mestiri l’explique en détail : « La plateforme est disponible en ligne depuis fin 2022 et l’application mobile fonctionne depuis peu. Elle est connectée à travers notre cloud. Lorsqu’un agriculteur s’abonne, nous procédons en deux étapes. Tout d’abord la création de la parcelle que l’utilisateur peut tracer sur la plateforme ou importer depuis d’autres sources connectées à Seabex. Ensuite, la création du cycle de production. Nous avons une base de données de 130 à 140 variétés de plantes et cultures. Dès que l’utilisateur choisit, le système collecte automatiquement les données nécessaires pour estimer l’évolution du niveau de la réserve d’eau dans le sol et aider l’agriculteur à décider s’il doit irriguer ou pas et combien. » Le système est adaptatif. L’exploitant peut modifier en temps réel s’il constate que la pluviométrie annoncée n’est pas conforme ou encore que son cycle de pousse est en avance sur les prévisions. Net-Irrig est accessible à partir de 250 € l’année.
Seabex entend fiabiliser encore l’application. Pour cela, un partenariat avec plusieurs acteurs a été conclu, notamment avec « Climate fieldview » de chez Bayer. Seabex et la chambre d’agriculture du Loiret annoncent une économie en eau de 20 % à 30 % avec ce modèle. De plus, l’application permettant d’apporter un volume d’eau optimal à bonne fréquence, l’entreprise estime pouvoir améliorer de 25 % les revenus de l’agriculteur. Des chiffres à confirmer, mais pour l’heure, les clients se multiplient. 350 agriculteurs utiliseraient le service dans 10 départements en France.
Des moyens et une forte ambition de croissance
La start-up progresse, dans un contexte où la gestion de la ressource hydrique fait partie des clés de notre transition agroécologique. Avec un marché porteur et des solutions adaptables, l’équipe dirigeante est confiante. Rappelons que Seabex a été couronné cette année aux trophées de l’innovation, remis lors du Salon de l’agriculture à Paris. « Notre collaboration avec la chambre d’agriculture du Loiret est un point très positif et nous espérons gonfler notre portefeuille de clients dès 2024 », précisait Taher Mestiri auprès de nos confrères. Pour entrer dans une autre dimension économique, Seabex entend se développer ailleurs en France, mais aussi à l’étranger, notamment en Afrique, profitant de l’expérience acquise en Tunisie.
— Thomas FRANCOUAL (Tribune Verte 3022)