Unébio : Une société commerciale au service des éleveurs bio
Créée en 2004, Unébio rassemble des structures régionales d’éleveurs bio de toute la France. La société élabore une stratégie qui vise une rémunération optimum des producteurs.
Mieux valoriser les produits bio et éviter toute concurrence entre les éleveurs : telles étaient les motivations d’Unébio, société de mise en marché de la viande bio lors de sa création en 2004. Le siège d’Unébio est implanté à Alençon où les premiers contrats ont été passés entre les éleveurs, l’abattoir de Selvi près d’Alençon et Auchan en 1995. « À l’origine, spécifie Camille Brillion, coordinatrice filière, l’idée est de massifier l’offre au niveau national pour proposer de façon régulière une viande de qualité. Ces objectifs n’ont pas changé. Mais, désormais, pour répondre à nos engagements et une demande éthique sociétale, nous visons à développer les circuits régionaux. Nous réduisons ainsi le temps et les coûts de transports. » Unébio a ainsi développé cinq filières : bovins, veaux, ovins, porcs et volailles. Progressivement, des structures régionales d’éleveurs sont venues rejoindre Unébio qui rayonne maintenant sur toute la France. Trois pôles ont été créés au sein d’abattoirs en dehors du siège : Montluçon (03), Mirecourt (88) et très récemment Mane (31). Un outil de transformation totalement bio et multifilières, rebaptisé le Comptoir des viandes bio, a été développé à Maulévrier (49). Il vient de multiplier par trois ses surfaces d’activité.
Fixation de grilles de prix d’achat
« De façon à valoriser au maximum toutes les parties d’une carcasse et rémunérer au mieux les producteurs, indique Camille Brillion, nous investissons tous les segments de marché, les grandes et moyennes surfaces (GMS), les boucheries artisanales, les magasins spécialisés bio, les grossistes et la restauration hors domicile. » Au sein de chaque pôle, un service d’achat réalise l’interface entre l’éleveur et Unébio. Comprenant au total trente acheteurs recrutés de bac + 2 à bac + 5, il organise et planifie les sorties des animaux. Clé de voûte du système, le service ordonnancement permet d’assurer l’équilibre matière. L’intégralité des animaux est ainsi valorisée en bio. Le service commercial en contact avec ses clients totalise douze commerciaux. Huit animateurs (animation des structures actionnaires régionales, animation des filières…) du service filière accompagnent les producteurs. Avec les éleveurs administrateurs, ces coordinateurs de filières définissent des stratégies de développement de leur outil de commercialisation à l’aide de statistiques, d’études de conjoncture et de veille de secteur. C’est ainsi qu’une grille de prix d’achat est élaborée au sein des commissions filières. « Cette grille n’est pas revue tous les ans, précise la coordinatrice filière. Elle évolue uniquement en fonction des situations car l’objectif est bien de fixer des prix stables dans le temps et déconnectés des prix conventionnels. »
À l’avenir, grâce à la création récente d’un service innovation, marketing et communication, Unébio devrait proposer des produits plus élaborés pour répondre à la demande des consommateurs. Informer, former les éleveurs à communiquer auprès du grand public est aussi l’un des objectifs de ce nouveau service. « Unébio organise des animations en magasins, précise Camille Brillion. Ce sont des moments d’échanges très importants entre les éleveurs, les chefs bouchers et les consommateurs. Nous expliquons par exemple pourquoi le veau bio présente une teinte rosée. » Par ailleurs, Unébio s’investit dans les boucheries traditionnelles en prenant des parts minoritaires dans ces structures.
—— Marie-Dominique GUIHARD (Tribune Verte 2920)